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Je recruterai 25 000 soignants sur cinq ans pour l'hôpital public

- Valérie Pécresse

Valérie Pécresse est, au mois de novembre 2021, une des rares candidates à l'élection présidentielle à avoir dévoilé un chiffre clair de son programme pour la santé. Kestudi décrypte cette parole politique au peigne fin.

Une suppression de 200 000 postes de fonctionnaires mais le recrutement de 50 000 autres pour "protéger, éduquer, soigner". Voici une proposition de la candidate récemment investie par le parti Les Républicains pour les présidentielles de cette année, Valérie Pécresse. Cela concerne  la sécurité, l’éducation et la santé. Parmi cela, la volonté de recruter 25 000 soignant.e.s sur cinq ans. Mais qu’est-ce que cela signifie réellement ? 
Le chiffre des 25 000 ne vient pas de nulle part. C’est le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux, qui dresse les besoins de santé publique en vue de l'élection présidentielle. Il évoque la nécessité de recruter pas moins de 125 000 personnes dans les établissements publics de soins. Parmi ce chiffre, 25 000 devraient être des soignant.e.s hospitaliers. De ce point de vue, le nombre évoqué par Valérie Pécresse semble concorder avec la réalité du terrain. Cependant, le mot “soignants” utilisé par la candidate ne définit pas clairement leurs fonctions, alors que la FHF précise bien la nécessité de ce nombre en infirmier.e.s et aides-soignant.e.s. La fédération va beaucoup plus loin que Valérie Pécresse en demandant la création de 100 000 autres postes consacrés aux établissements de santé publique.

Supprimer des postes de fonctionnaires en dépit d’un manque de soignants

La primaire du parti des Républicains a été marquée par la récurrence du sujet de la “sur-bureaucratisation” en France. Valérie Pécresse avance l’argument de supprimer des postes administratifs qui sont trop nombreux selon elle. Or, même dans la santé publique, de nombreux postes de fonctionnaires administratifs, n’étant pas des soignants, sont nécessaires pour le fonctionnement des hôpitaux entre les aspects financiers, de ressources humaines ou de logistiques. Ne s’étant pas étendue sur la nature des ces 200 000 postes supprimés, on ne sait pas si la présidente de la région Ile-de-France a pris en compte ce fait. 

Une profession qui attire moins

Il reste aussi à recruter tous ces soignant.e.s. Nombreux sont les témoignages (que vous pourrez d’ailleurs lire au long de ce numéro) de soignant.e.s étant à bout de force physiquement et/ou mentalement dans leurs travail. Beaucoup sont aussi déçu.e.s par les politiques qui les concernent et ce depuis des années. C’est le cas de Béatrice*, infirmière depuis 18 ans : “Certaines et certains sont sidéré(e)s du manque de reconnaissance envers elles et eux [...] c’est une masse qui en a marre, on en a marre”. Elle ajoute, “cela fait trente ans que notre métier n’a pas été revalorisé [ndlr : financièrement] ”. Des conditions pouvant être un frein à un recrutement qui se veut massif par Valérie Pécresse.


* Le prénom a été changé 

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